Un livre est un détonateur qui sert à faire réagir les gens!
A.N.

samedi 19 mai 2012

Critique pour Mme Audin.



Virus L.I.V.3 ou la mort des livres
                    1. Grenier

Hommage ouvert à Farenheit 451  ce roman, destiné aux adolescents, prend pourtant un autre point de vue face à la disparition des livres. Cet ouvrage est d’autant plus captivant que la question un peu taboue de la disparition des livres au profit des médias, se pose à l’heure actuelle, où la technologie semble sans limites.

Ce livre de science-fiction aborde une thématique très piquante à l’heure où les médias et la technologie prennent de plus en plus de place dans nos vies et que notre façon de lire a bien évoluée, en effet on ne lit plus uniquement des livres de papier mais aussi des écrans, des publicités et même des livres électroniques. Le monde imaginé par Christian Grenier, un écrivain français qui a d'ailleurs été professeur de lettres avant de se mettre à l'écriture, oppose ici les « lettrés » aux « zappeurs », ces derniers ont créé un virus qui efface tous le contenu des livres au fur et à mesure qu’ils sont lus et qui permet d’en faire une lecture toute particulière en rendant le lecteur acteur de l’histoire du roman (un peu comme dans un jeu vidéo ?).
Allis L.C. Wonder, notre héroïne, est une lettrée, hélas elle est sourde et muette, il est donc plus facile pour cette jeune fille peu sûre d'elle de communiquer via un ordinateur à sa seule amie (virtuelle) : Mondaye, ce qui n'est pas vu d'un bon œil par les lettrés.

Allis a écrit un livre qui lui permet d’accéder à l’académie, étant désormais devenue une Voyelle, elle est envoyée en mission pour trouver le quartier général des Zappeurs et anéantir le virus.

Ce roman de science-fiction est intéressant pour faire parler les adolescents de leur relation avec les livres et les médias, il y a aussi de nombreuses références, qu’elles soient cachées dans les noms des personnages (Allis L.C. Wonder ou Alice in Wonderland de Lewis Carrol) ou qu’elles soient plus explicites quand les personnages sautent dans la métamorphose de Kafka ou lisent un livre dans l’immense bibliothèque du capitaine Nemo. Autant de références qui feront sourire les lecteurs avertis mais qui pourront aussi ouvrir de petites portes vers les grands classiques aux lecteurs moins aguerris! Le point de vue de l’auteur est original car il prend les lettrés comme tyrans d’une société où les médias sont interdits alors que c’est souvent la question de la disparition des livres qui est au centre des préoccupations, comme dans le célèbre Farenheit 451 de Ray Bradbury auquel ce roman rend hommage. Malgré le volume assez léger du livre l’intrigue est bien développée, on ne reste pas sur notre faim. Le seul bémol est cette histoire un peu naïve entre Lund « Sonn, Monday(e) » et Allis qui est peu crédible. Un autre atout du roman est  la mise en scène de personnages ayant un handicap : Allis, la lettrée est sourde et muette et Lund, le zappeur est aveugle, ce qui est paradoxal étant donné leurs statuts respectifs. Leur handicap peut toutefois être pallié grâce à la technologie : Allis communique grâce à un ordinateur tandis que Lund retrouve la vue grâce à des caméras. 

1 commentaire:

  1. Les références aux textes dits "classiques" dont tu parles peuvent être analysées en classe, et comme tu le dis, ouvrir les jeunes lecteurs aux lectures adultes.
    J'ai beaucoup apprécié ce roman aussi...

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