Virus
L.I.V.3
ou
la
mort
des
livres
- Grenier
Hommage
ouvert à Farenheit 451 ce roman, destiné
aux adolescents, prend pourtant un autre point de vue face à la
disparition des livres. Cet ouvrage est d’autant plus captivant que
la question un peu taboue de la disparition des livres au profit des
médias, se pose à l’heure actuelle, où la technologie semble
sans limites.
Ce
livre de science-fiction aborde une thématique très piquante à
l’heure où les médias et la technologie prennent de plus en plus
de place dans nos vies et que notre façon de lire a bien évoluée,
en effet on ne lit plus uniquement des livres de papier mais aussi
des écrans, des publicités et même des livres électroniques. Le
monde imaginé par Christian Grenier, un écrivain français qui a
d'ailleurs été professeur de lettres avant de se mettre à
l'écriture, oppose ici les « lettrés » aux
« zappeurs », ces derniers ont créé un virus qui efface
tous le contenu des livres au fur et à mesure qu’ils sont lus et
qui permet d’en faire une lecture toute particulière en rendant le
lecteur acteur de l’histoire du roman (un peu comme dans un jeu
vidéo ?).
Allis
L.C. Wonder, notre héroïne, est une lettrée, hélas elle est
sourde et muette, il est donc plus facile pour cette jeune fille peu
sûre d'elle de communiquer via un ordinateur à sa seule amie
(virtuelle) : Mondaye, ce qui n'est pas vu d'un bon œil par les
lettrés.
Allis
a écrit un livre qui lui permet d’accéder à l’académie, étant
désormais devenue une Voyelle, elle est envoyée en mission
pour trouver le quartier général des Zappeurs et anéantir le
virus.
Ce
roman de science-fiction est intéressant pour faire parler les
adolescents de leur relation avec les livres et les médias, il y a
aussi de nombreuses références, qu’elles soient cachées dans les
noms des personnages (Allis L.C. Wonder
ou Alice in Wonderland
de Lewis Carrol) ou
qu’elles soient plus explicites quand les personnages sautent
dans la métamorphose de Kafka ou lisent un
livre dans l’immense bibliothèque du capitaine Nemo. Autant de
références qui feront sourire les lecteurs avertis mais qui
pourront aussi ouvrir de petites portes vers les grands classiques
aux lecteurs moins aguerris! Le point de vue de l’auteur est
original car il prend les lettrés comme tyrans d’une société où
les médias sont interdits alors que c’est souvent la question de
la disparition des livres qui est au centre des préoccupations,
comme dans le célèbre Farenheit 451
de Ray Bradbury auquel ce roman rend hommage. Malgré le
volume assez léger du livre l’intrigue est bien développée, on
ne reste pas sur notre faim. Le seul bémol est cette histoire un peu
naïve entre Lund « Sonn, Monday(e) » et Allis qui
est peu crédible. Un autre atout du roman est la mise en scène
de personnages ayant un handicap : Allis, la lettrée est sourde et
muette et Lund, le zappeur est aveugle, ce qui est paradoxal étant
donné leurs statuts respectifs. Leur handicap peut toutefois être
pallié grâce à la technologie : Allis communique grâce à un
ordinateur tandis que Lund retrouve la vue grâce à des caméras.
Les références aux textes dits "classiques" dont tu parles peuvent être analysées en classe, et comme tu le dis, ouvrir les jeunes lecteurs aux lectures adultes.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup apprécié ce roman aussi...