Un livre est un détonateur qui sert à faire réagir les gens!
A.N.

lundi 28 mai 2012

La part de l'ombre.

Bientôt sur ce blog une "mise en réseau" de deux textes : Genesis Alpha de Rune Michaels et L'étrange cas du docteur Jekyll et Mister Hyde de Stevenson.

Dans les deux textes il est question de la part de mal qui est en nous.

Dans le premier Josh apprend qu'il est le clone de son frère qui est devenu un psychopathe et un assassin. Deviendra-t-il comme lui alors qu'il n'a pas la moindre envie de nuire? Son frère plus que jumeau non plus à son âge, ne présentait pourtant aucun signe de violence particulier. Comment vivre sachant que son destin l'amènera peut-être à devenir lui aussi un assassin? Ce roman a une grande portée philosophique, que ce soit pour des questions éthiques : le clonage et toute la psychologie qui est derrière, d'ailleurs ce qui est plaisant dans ce roman c'est qu'il vit dans une famille où les parents sont des êtres censés ce qui permet d'éviter pas mal de mauvais clichés sur le sujet. Ce livre traite aussi, même s'il s'avère que le sujet ne l'est  pas, des bébés-médicaments mais aussi de la maladie enfantine et les traces profondes qu'elle peut inscrire dans la psychologie de l'individu. La question de la culpabilité est également présente, il y a d'ailleurs une phrase qui m'a interpellée dans le livre: "Max était le seul à avoir fait quelque chose de mal mais aussi le seul à ne pas se sentir coupable". Lui se sent coupable d'avoir sauvé un frère assassin, ce qui est aussi sa raison d'être et Rachel, la soeur de la victime qui l'a livrée au monstre.
Josh va devoir vivre sans savoir si oui ou non il deviendra le mal. Tout le monde semble penser qu'il suivra la lignée de son frère mais ne serait-ce pas un facteur qui pourrait le faire basculer? Comme dans la "brocante du cœur" ou Jason se sent capable de tuer parce qu'on a réussi à le faire avouer?

Dans le second, le brave et gentil docteur Jekyll a mené une vie exemplaire  faite de travail et de sacrifice mais il sent au fond de lui qu'il y a autre chose... Il va tenter et réussir à séparer les deux côtés de sa personnalité mais peu à peu le mal domine le bien, Docteur Jekyll perd le contrôle sur son double maléfique. (un thème commun aux deux livres ici aussi) et fini par disparaître malgré tous ses efforts...

samedi 19 mai 2012

Critique pour Mme Audin.



Virus L.I.V.3 ou la mort des livres
                    1. Grenier

Hommage ouvert à Farenheit 451  ce roman, destiné aux adolescents, prend pourtant un autre point de vue face à la disparition des livres. Cet ouvrage est d’autant plus captivant que la question un peu taboue de la disparition des livres au profit des médias, se pose à l’heure actuelle, où la technologie semble sans limites.

Ce livre de science-fiction aborde une thématique très piquante à l’heure où les médias et la technologie prennent de plus en plus de place dans nos vies et que notre façon de lire a bien évoluée, en effet on ne lit plus uniquement des livres de papier mais aussi des écrans, des publicités et même des livres électroniques. Le monde imaginé par Christian Grenier, un écrivain français qui a d'ailleurs été professeur de lettres avant de se mettre à l'écriture, oppose ici les « lettrés » aux « zappeurs », ces derniers ont créé un virus qui efface tous le contenu des livres au fur et à mesure qu’ils sont lus et qui permet d’en faire une lecture toute particulière en rendant le lecteur acteur de l’histoire du roman (un peu comme dans un jeu vidéo ?).
Allis L.C. Wonder, notre héroïne, est une lettrée, hélas elle est sourde et muette, il est donc plus facile pour cette jeune fille peu sûre d'elle de communiquer via un ordinateur à sa seule amie (virtuelle) : Mondaye, ce qui n'est pas vu d'un bon œil par les lettrés.

Allis a écrit un livre qui lui permet d’accéder à l’académie, étant désormais devenue une Voyelle, elle est envoyée en mission pour trouver le quartier général des Zappeurs et anéantir le virus.

Ce roman de science-fiction est intéressant pour faire parler les adolescents de leur relation avec les livres et les médias, il y a aussi de nombreuses références, qu’elles soient cachées dans les noms des personnages (Allis L.C. Wonder ou Alice in Wonderland de Lewis Carrol) ou qu’elles soient plus explicites quand les personnages sautent dans la métamorphose de Kafka ou lisent un livre dans l’immense bibliothèque du capitaine Nemo. Autant de références qui feront sourire les lecteurs avertis mais qui pourront aussi ouvrir de petites portes vers les grands classiques aux lecteurs moins aguerris! Le point de vue de l’auteur est original car il prend les lettrés comme tyrans d’une société où les médias sont interdits alors que c’est souvent la question de la disparition des livres qui est au centre des préoccupations, comme dans le célèbre Farenheit 451 de Ray Bradbury auquel ce roman rend hommage. Malgré le volume assez léger du livre l’intrigue est bien développée, on ne reste pas sur notre faim. Le seul bémol est cette histoire un peu naïve entre Lund « Sonn, Monday(e) » et Allis qui est peu crédible. Un autre atout du roman est  la mise en scène de personnages ayant un handicap : Allis, la lettrée est sourde et muette et Lund, le zappeur est aveugle, ce qui est paradoxal étant donné leurs statuts respectifs. Leur handicap peut toutefois être pallié grâce à la technologie : Allis communique grâce à un ordinateur tandis que Lund retrouve la vue grâce à des caméras. 

jeudi 17 mai 2012

John Irving, le fabuleux!

L'été passé lors de vacances au soleil et n'ayant rien à me mettre sous la dent, j'ai demandé à mon frère de me prêter un livre et c'est là qu'il me donna "Le monde selon Garp" de John Irving, révélation!!


Je ne vais pas parler du film car il est vraiment nul par rapport au livre. Mais ce livre est génial! D'abord parce qu'il est drôle, truculent, bourré d'ironie  et qu'il dépeint un monde totalement farfelu et la vie du jeune Garp et de sa mère, l'infirmière Jenny.

Je vous le recommande chaudement si vous ne l'avez pas déjà lu, j'espère avoir le temps de lire les autres oeuvres de cet auteur.

 Voici un résumé que je trouve assez complet de Wikipédia:


Ce roman raconte la vie de l'écrivain S.T. Garp. Conformément à l'opinion de Garp, selon laquelle un roman est terminé lorsque la vie des personnages est terminée, le roman commence avant la conception de Garp et se termine après avoir fait le tour des destins des proches de Garp après la mort de celui-ci.
Sa mère, Jenny Fields, qui deviendra écrivain en même temps que son fils, est infirmière dans un hôpital où, temps de guerre oblige, beaucoup de militaires blessés sont soignés, à Boston en 1942. Comme elle souhaite avoir un enfant sans s'encombrer d'un homme ou même de relations sexuelles, elle profite de l'érection d'un soldat réduit à l'état de légume par une blessure d'un canon de DCA à la tête, et tombe enceinte suite à ce rapport inhabituel. Son fils ne portera d'autre nom que le peu qui est connu du blessé : S.T. Garp pour Technical Sergeant (sergent-technicien) Garp.
Jenny devient infirmière à plein temps au collège de Steering, choquant sa famille à la fois par sa volonté de travailler et par la naissance illégitime de son enfant, et y élève Garp seule, conformément à ses plans.
Malgré les efforts de sa mère pour lui offrir une éducation « parfaite », Garp est un élève moyen qui découvre la lutte, les filles, les premières expériences sexuelles, et se laisse plutôt porter par le courant. Il décide ainsi de se consacrer à l'écriture afin de séduire la fille de son entraineur de lutte, qui est une grande lectrice.
Jenny se rendra célèbre grâce à son roman Sexuellement suspecte qui commence par ces mots : « Dans ce monde à l'esprit pourri, une femme ne saurait être que l'épouse ou la putain d'un homme - du moins ne tarde-t-elle pas à devenir l'une ou l'autre. » L’ouvrage de Jenny a un impact retentissant, qui l'entraîne malgré elle dans le mouvement féministe, elle devient l’ambassadrice des femmes affaiblies par la vie et ayant un combat à mener.
Garp, lui, ne connaitra guère cette célébrité qu'à la fin de sa courte vie et sa principale occupation sera de tenter de protéger ses enfants contre le monde extérieur. « Si Garp avait eu le droit de formuler un seul souhait, un souhait immense et naïf, il aurait souhaité pouvoir transformer le monde en un lieu sûr. Pour les enfants et pour les adultes. Le monde frappait Garp comme un lieu rempli de périls inutiles pour les uns comme pour les autres. »

dimanche 6 mai 2012

Les choses infectes...

Hier soir j'ai terminé La guerre des chocolats et j'en suis toute retournée... Mais évidemment ce n'est pas mon rôle de dévoiler l'intrigue du roman, pas dans les premières lignes du moins!


Ce livre a été écrit par un auteur qui commence désormais à m'être familier, Robert Cormier, je n'avais pourtant pas aimé La brocante du coeur mais en choisissant ce livre c'était une manière de lui laisser le bénéfice du doute et une chance de conquérir mon cœur littéraire!
J'ai choisi ce livre car dans la quatrième de couverture on apprend que Jerry Renault un élève qui a perdu sa maman et qui est donc psychologiquement affaibli va s'opposer à un énorme système scolaire en refusant de vendre les chocolats, et j'ai adoré cette intrigue. Qui n'a jamais dû vendre de la camelote pour financer des projets dont on n'entend plus jamais parler une fois la vente terminée? Qui oserait "déranger l'univers?"

Jerry, mais à quel prix! Autant dire qu'il en prend plein la G...... pendant tout le livre et pourtant il ne fait rien de mal sauf lutter contre une société autoritaire et injuste, car en plus de l'institution, les Vigiles, un espèce de club influent dans l'école s'en prend à lui aussi, poussé par un professeur malveillant, voulant vendre ses chocolats à tous prix.
Et notre Jerry Renault après avoir été massacré se rend compte qu'il ne peut pas lutter seul contre le pouvoir, il se désillusionne, il est prêt à rentrer dans le rang, pourvu qu'on  le laisse avoir le droit d'exister dans la norme. Je ne m'attendais pas à une telle fin, mais est-ce vraiment une fin? Car j'ai vu qu'il existait un autre livre de Cormier appelé "Après la guerre des chocolats" , à méditer!


Voici un extrait qui a suscité beaucoup d'émotions en moi:


« Ten fais pas » disait alors Cacahuète, en serrant un peu plus Jerry. Jerry se sentait brisé. « Tout ira bien. »
Jerry se redressa vers la voix pour y répondre. Il fallait répondre ; Mais il gardait les yeux fermés, comme s'il pouvait ainsi atténuer la douleur. Mais c'était autre chose que la douleur qui le poussait. La douleur faisait partie de son existence, mais cette autre chose qui pesait sur lui comme un fardeau terrible. Quelle autre chose ? La révélation, la révélation : ce qu'il avait découvert. Amusant comme son esprit était soudainement clair, séparé de son corps, flottant au dessus de lui, au dessus de la douleur.
« Ça ira bien, Jerry . »
Non, ça n'ira pas. Il reconnut la voix de cacahuète et c'était important de partager la nouvelle avec lui. Il fallait qu'il lui dise de jouer le jeu, de jouer au football, de courir, de faire partie de l'équipe, de vendre des chocolats, de vendre tout ce qu'ils voulaient qu'on vende, de faire tout ce qu'ils voulaient qu'on fasse. Il essaya de prononcer les mots mais il y avait quelque chose qui n'allait pas dans sa bouche, ses dents , son visage. Mais il persévéra quand même et dit à Cacahuète ce qu'il devait savoir. Ils vous disent de faire comme ça vous plaît mais ils ne sont pas sincères . Ils ne veulent pas qu'on fasse à notre guise sauf si c'est aussi la leur. C'est une blague Cacahuète, une duperie. Ne dérange pas l'univers, Cacahuète, peu importe ce que disent les affiches.