Un livre est un détonateur qui sert à faire réagir les gens!
A.N.

dimanche 29 avril 2012

Les temps parallèles de Robert Silverberg.

Un livre de science-fiction futuriste avec une intrigue très intéressante, voyez plutôt la quatrième de couverture:



La dernière mode, c'est le tourisme temporel. Visitez la Rome des Césars, le Golgotha le jour de la crucifixion du Christ, les venelles de Constantinople lors du sac de la ville par les Croisés.
     Mais ne vous écartez pas du chemin qui vous a été tracé, sous peine de disparaître dans un paradoxe temporel.

     Voici l'un des romans les plus jubilatoires de Robert Silverberg, une des plus grandes figures de la science-fiction américaine.





Un concept extraordinaire! Imaginez que tout cela soit possible! Ce livre dénonce un peu l'envie que l'homme a de tout vouloir commercialiser même ce qui ne devrait surtout pas l'être, jouer avec le temps n'est jamais bénéfique surtout quand on accumule les paradoxes temporels! 
Notre héros est Judson Daniel Elliott qui veut devenir guide temporel, de la période byzantine plus particulièrement. Ce personnage n'est pas un héros par excellence, au fil du livre on sent qu'il a du mal à trouver sa place dans la société. Il va tenter de tracer sa généalogie grâce à son pouvoir de guide temporel et finira par tomber amoureux d'une de ces ancêtres. Hélas il lui arrivera toute une série de mésaventures car on ne peut jouer avec le temps impunément, la patrouille temporelle veille....



samedi 28 avril 2012

Un coup monté !

Une pièce montée de Blandine Le Callet.

Ce livre a été une vraie révélation pour moi, il raconte l'histoire d'un mariage vu par une série de personnages qui racontent tour à tour le mariage à travers leurs yeux. Ce récit polyphonique est une critique ouverte à la société bourgeoise et aristocratique. Tous ces gens qui sont beaux et riches et qui devraient être heureux, ne le sont non seulement pas et cachent en plus de lourds secrets. A travers ce livre c'est toute une époque qui est critiquée, des valeurs bourgeoises matérialistes, la peur de l'engagement, la signification du mariage et puis la désillusion d'une vie qu'on n'a pas su mener comme on aurait voulu. J'aimerais maintenant faire le portrait des personnages qui prennent la parole dans ce livre :
  • Pauline : elle commence le récit, elle est demoiselle d'honneur pour sa tante Bérengère, elle raconte le trajet en voiture dans la belle voiture de son père et est intriguée par Lucie, une jeune trisomique qu'elle a envie de connaître un peu plus.

  • Bertrand : c'est le curé qui va unir les époux, il est en proie à une solitude existentielle, même s'il ne doute pas de sa vocation il ne peut s'empêcher d'être déçu par ceux qui viennent dans son église pour avoir un bel endroit pour se marier et non parce qu'ils ont la foi. Il se rend compte que la religion n’intéresse pas les gens qui baillent dans l'assemblée lorsqu'il parle des textes. Il se trompera de nom de marié et finira méprisé de tous.

  • Madeleine : elle est la grand-mère de Bérengère et est exaspérée par ses enfants qui ne la laisse plus aucune indépendance depuis qu'elle a une maladie des yeux, elle cache un lourd secret qu'elle révélera à Bérengère la nuit de son mariage.

  • Hélène : c'est la mère de Pauline et la belle-sœur de Bérengère, elle est mariée à Alexandre et on a l'impression qu'elle est enfermée dans une vie qu'elle n'a pas voulu, une vie de snob, commandée par la famille de son mari qu'elle pense d'ailleurs quitter.

  • Marie : Marie est la sœur qui dérange dans cette famille d’aristocrates très conventionnelle, elle ne sait pas être classe, a un travail qui paraît absurde pour sa famille. C'est pourquoi elle parcourt le monde pour les oublier mais hélas ils trouvent toujours un moyen de la blesser en lui faisant comprendre qu'elle n'est pas comme eux. Au fil de l'épisode elle se lie avec la sœur de Vincent Agnès et elles finissent par s’embrasser devant toute l'assistance.

  • Jean-Philippe : c'est le vilain petit canard de la famille, le tonton râleur qui a fuit sa famille car il a épousé Sylvie, une fille qui n'était pas de son rang, mais qu'il aime comme un fou. Hélas, il n'a pas pu lui donner d'enfant ce qui la rend terriblement, désespérément malheureuse. Comme il se sent coupable il la laisse aller voir ailleurs, il considère que c'est sa punition.

  • Vincent : c'est ensuite au tour du marié de s'exprimer, il nous raconte sa peur du mariage, sa rencontre et son amour pour Bérengère, la façon dont elle a changé lors de l'organisation du mariage.

  • Damien : il est un collègue de Bérengère qui a été relégué à la table des célibataires car il est considéré comme un bon parti par Marie. Il va aux mariages pour séduire les « moches » afin de gagner un pari, mais cette fois-ci, c'est lui qui tombe dans le piège.

  • Le livre se termine par Bérengère, la mariée. Dans ce chapitre sa grand-mère lui révèle son terrible secret et c'est à son tour de douter du bonheur que lui procurera son mariage.
Il faut savoir qu'il existe un film tiré de l'ouvrage porté par notre compatriote et étoile montante Jérémie Renier (alias "cloclo") et Clémence Poésy découverte dans "Harry Potter et la coupe de feu".

dimanche 15 avril 2012

Le doigt tendu de C. Raucy.

A la mi-mai nous allons accueillir en classe l'auteur Belge Claude Raucy, pour préparer le mieux possible cette rencontre nous devons lire quelques-uns de ses ouvrages.

Le premier est "le doigt tendu", livre très court dont j'avais beaucoup entendu parlé. Hélas je dois dire que j'ai été un peu déçue...

Cette histoire raconte l'histoire de Pierre, un jeune homme de 13 ans qui vit à Bruxelles. Un jour éclate la seconde guerre mondiale, il apprend alors qu'être juif signifie la fuite. Ses parents l'envoient à Saint-Mard, chez les Lagrange pour qu'il soit en sécurité. Il devient ami avec un certain Jaques. Les jours s'écoulent et puis les boches finissent par arriver chez lui avec à leur tête, Jaques, le doigt tendu dénonçant son ami... C'est un choc pour Pierre et le début d'une longue fuite à travers la France....

Ce que je reproche à ce livre c'est qu'il est beaucoup trop court bien que je reconnaisse que ça puisse être utile à des élèves qui n'aiment pas beaucoup lire. Je n'ai pas réussi à avoir de l'empathie pour Pierre même s'il vit des choses terribles... Peut-être la manière dont est racontée l'histoire ou le fait qu'on ne décrive pas assez les choses comme la relation avec Rebecca, on a pas le temps de s'accrocher aux personnages contrairement à d'autres livres du même sujet.

On nous parle des horreurs de la guerre même pour les personnes qui ne sont pas dans des camps et c'est ce que je trouve le plus intéressant dans cet ouvrage. Je me réjouis de rencontrer M. Raucy pour lui poser quelques questions à propos de ce roman.

Après la rencontre avec Claude Raucy: 

Ce que j'adore avec l'analyse des romans c'est que même ceux que je n'aimais pas après les avoir lu, une fois qu'on les analyse en classe (et ici avec un auteur!) je trouve toute une dimension à laquelle je n'avais pas pensée, découvre des approches différentes et fini par apprécier l’œuvre. Beaucoup n'ont pas aimé la fin mais au final je la trouve parfaite, elle laisse la porte ouverte à toutes sortes d'intrigues et j'admire le héros, Pierre, pour n'avoir pas dénoncer son ami, on ne dit pas qu'il lui pardonne, non. On démontre juste qu'il a compris la leçon de la guerre et qu'il n'a pas choisi la même voix que les nazis et que tout ça l'a grandit.

Ce fut une rencontre fort sympathique avec un personnage de notre paysage littéraire, si plus d'auteurs passaient du temps avec des écoles ce serait vraiment intéressant pour nos élèves plus tard. Merci Claude Raucy! 

La scandaleuse....

La dernière fois que je suis rentrée dans un magasin de livre pour acheter SEULEMENT les livres sont j'avais besoin pour l'école (budget oblige..) et bien je suis repartie avec les livres dont j'avais besoin ET "Apocalypse bébé" de Virginie Despentes, une petite lecture plaisir, c'est ce qu'il me fallait avant de me confronter au "troupeau aveugle" et autres joyeusetés qui attendent mon pauvre cerveau au tournant!


Commençons par le titre que j'ai trouvé vraiment horrible et qui a mis du temps à prendre sens mais tout vient à point à qui sait attendre parait-il.

La première de couverture, très tape à l’œil, est jaune vif avec un titre en noir et rouge et une créature étrange qui semblent attachée.
Ensuite la quatrième de couverture qui propose un résumé apéritif que je n'oublierai pas de transcrire plus tard et des "petits mots" de journaux chantant les louanges de l'auteur, le mot "scandaleuse" me saute au yeux et je m'attend donc à un livre assez subversif. Notons aussi que ce livre a reçu le prestigieux prix Renaudot.


Il est d'ailleurs amusant de constater le changement entre les deux couvertures avec ou sans prix Renaudot. La barbante couverture qui n'a comme seul argument de vente que ce fameux prix et l'autre totalement délirante qui nous en dit long sur l'univers auquel on va avoir à faire.



Ce récit peut être considéré comme polyphonique. Tour à tour les personnages vont raconter leur histoire, leur rencontre et leurs moments avec Valentine, ce voyage conduira nos deux détectives de Paris à Barcelone, un vrai road-book avec une fin explosive!
Car le pitch de cette histoire est la disparition de la jeune Valentine. Suivie par une détective privée, elle échappe à sa surveillance, c'est donc la grand-mère de Valentine qui charge Lucie, une détective privée un peu empotée, de retrouver sa petite-fille totalement dépravée. Lucie va se faire aider par La Hyène, une détective professionnelle avec des méthodes assez spéciales.

Récemment une autre œuvre de Virginie Despentes, Bye-bye Blondiea été adaptée au cinéma par l'auteur elle-même avec dans les rôles principaux Béatrice Dalle et.... Emmanuelle Béart! Ce qui est original c'est que dans le roman on parle d'une histoire d'amour entre un homme et une femme et puis dans le film, subitement, l'homme devient Emmanuelle Béart! Il y a aussi  la chanteuse Soko qui pointe le bout de son nez. J'ai trouvé ce film sympa sans être un chef-d’œuvre absolu avec une bande son sympa mais une jeunesse des années 80 un peu trop kitsch et caricaturée, enfin maintenant je n'y étais pas donc je suis assez mal placée pour juger!