Oui parlons-en de cette brocante du coeur de Robert Cormier...
Tout d'abord le titre, qui je dois bien l'avouer, ne m'a vraiment pas attirée et qui, à mon sens est fort trompeur, on explique dans le livre pourquoi il a été choisi mais ça ne m'a pas convaincue et n'accroche pas vraiment le lecteur. Je me demande quel titre je lui aurais donné...
Soit! Après le titre, la première de couverture! Les pièces de puzzle, puzzle auquel jouaient Alicia et Jason, puzzle que Trent essaye de reconstituer pour trouver la vérité...
Commençons par un bref résumé avant une petite analyse:
Une petite fille est assassinée, personne n'arrive à mettre la main sur le coupable. On fait donc appel à Trent, un spécialiste de l'interrogatoire pour faire avouer un crime au coupable idéal, un jeune garçon, Jason.
Pour commencer l'analyse je dirais que ce livre est tout d'abord psychologique, On a Trent, l'as des interrogatoires, désespéré par ce métier qui lui vaut une reconnaissance unanime mais qui a rendu malheureuse sa femme qui est décédée. La culpabilité le ronge... Et pourtant, il n'hésitera pas à faire avouer un crime à un enfant qu'il sait innocent, de mettre la vie de celui-ci entre les mains de la justice et gâcher sa vie, tout ça pour un peu de reconnaissance d'un homme politique, je dois avouer que ça me dégoute au plus profond de moi-même.
Et puis on a Jason, le candide adolescent, qui n'a pas beaucoup d'amis, qui essaye de s'en sortir à l'école, il est fragile psychologiquement, il est fier de vouloir aider une police qui finalement le poussera à se poser des questions qui l'amèneront à tuer.
J'ai eu l'impression de lire ce livre passivement du début jusqu'à la presque fin tant la morale du personnage de Trent me répugnait...
Petit mot sur l'auteur: Robert Cormier est décédé comme nous l'annonce les premières pages du roman et ce livre a été publié après sa mort. il a vécu de 1925 à 2000 en Amérique, il a été journaliste et rédacteur en chef.
On a jamais assez de délicatesse c'est pourquoi dans cet article je vais vous parler à la fois du livre et du film (tous les deux de David Foenkinos!) qui vient de sortir et que nous nous sommes fait une joie d'aller voir avec Romain! Pour la troisième dose je vais aussi me servir de la bande originale du film qui a été composée par Emilie Simon ni plus ni moins! N'est-ce pas alléchant tout ça?!
Commençons par le commencement, le livre!
L'histoire commence quand François et Nathalie se rencontrent et vivent un amour parfait durant sept ans, mais un jour leur bonheur leur est enlevé par une voiture qui viendra percuter le pauvre François qui ne s'en relèvera jamais....
Nathalie doit maintenant et très péniblement reconstruire sa vie, elle s'enfuit dans le travail, et éveille beaucoup d'attentions dans son entreprise suédoise, notamment son patron qui est fou d'elle. Un jour, prise d'une pulsion, elle embrasse un homme qui nous est décrit comme insignifiant, banal, pas assez bien pour Nathalie?
Je vous laisse découvrir la suite par vous-même.....
Ce que j'ai pensé du livre? Eh bien j'ai vite accroché à l'humour de l'auteur complètement décalé, on ressent la douleur des personnages mais aussi toute leur humanité. le livre traite à la fois de deuil, de la vie après un amour si intense, et aussi de l'amour qui peut être tellement farfelu! Le livre est truffé de petites interludes contenant des définitions, des réflexions, des extraits tellement incongrus qu'ils font beaucoup rire et qu'on les attend avec impatience!
« Nathalie était plutôt discrète (une sorte de féminité suisse). Elle
avait traversé l’adolescence sans heurt, respectant les passages
piétons. »
Deuxième round, le film!
Réalisé par l'auteur, on peut dire qu'il suit parfaitement la ligne du roman, il est porté par des acteurs de choix dont Audrey Tautou, Pio Marmaï (!!) et surtout François Damiens qui nous change ici de son rôle Dikkenek et François l'embrouille, hélas si les deux premiers sont excellents, le dernier ne semble pas très naturel dans son rôle, les répliques ont l'air d'être récitées et on a peur de voir surgir son vieil accent à tout moment....
Cela dit j'ai autant apprécié le film que le livre, j'ai bien aimé la façon dont la caméra nous donnait l'impression que Markus était un type banal, on floutant sa tête (notamment sur l'affiche du film), et au début du film si on avait pas été au courant on aurait pu croire qu'il n'était qu'un figurant!
Petit clin d’œil à Emilie Simon qui fait une très brève apparition dans le film et ça, et bien ça m'a fait plaisir!
Si vous n'êtes toujours pas convaincu, il reste encore une belle raison d'aller voir le film et c'est bien sûr la BO réalisée entièrement par Emilie Simon, ce n'est pas son premier essai au cinéma puisqu'elle nous avait déjà composé la (splendide) BO de La marche de l'empereur.
L'auteur lui écrivit une lettre pour solliciter sa participation et elle avait déjà composé quelques chansons qui pourraient convenir pour le film, Emilie Simon a écrit et composéFranky Knight, pour son compagnon, l'ingénieur du son François Chevallier, décédé de la gripe H1N1 il y a quelques années. Cet album est un exutoire, mais quel exutoire! Les chansons en sont belles à pleurer, elle nous avait déjà habitué à du lourd mais là c'est du très lourd! Je recommande cet album qui ne cesse de tourner en boucle ici!
Voici un extrait intitulé Mon bel amour : (si vous n'êtes pas bouleversé par sa voix....)
Et petit cadeau de la maison, voici les paroles:
Si je pouvais bâtir,
un soleil, un empire
pour toi,
sans hésiter
cent milles fois,
je le ferais
si je pouvais tout changer
et si je pouvais braver
la mort, j'irais te chercher
plus jamais je ne te quitterais
si les lumières du matin pouvaient ramener tes mains, ton corps et ta chaleur,
mon amour
non, je n'aurais plus peur
quand je ferme les paupières
j'entends ta voix et j'espère
pouvoir enfin, retrouver
mon bel amour pour l'éternité